Les rencontres mondiales du logiciel libre (RMLL) se tiennent cette année à Bordeaux. J'étais hier l'invité de la traditionnelle table ronde politique.
Passer une journée avec les responsables associatifs, passionnés d'informatique et défenseurs du logiciel libre était rafraîchissant après le climat nauséabond qui régnait cette semaine à l’Assemblée Nationale.
Leur combat est essentiel pour nos libertés, tout comme pour le développement économique du pays. La révolution numérique est, en effet, une occasion historique à ne pas rater pour la France.
J’avais rencontré tous ces acteurs lors du projet de loi Hadopi, et nous avions bien travaillé ensemble contre cette loi scélérate qui - au nom de la fausse protection des droits d’auteurs - servait dans les faits les profits des majors de l’industrie du divertissement et voulait étouffer l’extraordinaire diffusion des œuvres culturelles que permet à un coût dérisoire Internet.
L’enjeu est aussi économique lorsque l'on connaît dans notre pays l'ampleur de la fracture numérique. D’un coté, les zones urbaines denses où se superposent plusieurs réseaux de fibres optiques des différents opérateurs, de l’autre, des zones de banlieues ou des campagnes sans véritable desserte et où aucun opérateur ne veut intervenir. Une fois n'est pas coutume, c'est encore le contribuable qui, par l’intermédiaire des collectivités locales, sera de nouveau mis à contribution.
Mais, bien sûr, Internet était également au cœur de toutes les conversations politiques avec les déclarations ahurissantes des responsables de l’UMP contre ce vecteur d'information et leur charge contre les médias en ligne. Dans le pays, la fièvre monte. Alors, c'est compréhensible, ils veulent casser le thermomètre, jetant l’anathème sur une presse à nouveau libre qui n’appartient ni à Lagardère, ni à Bouygues, ni à Dassault et qui, donc, n’est pas contrôlable.
Médiapart ne mérite pas cet excès d’indignité. J’espère que M. Bertrand, Mme Morano et quelques autres se rendront compte très vite du ridicule de leur attitude, car ils risquent à défaut de briser définitivement la crédibilité de l'ensemble d'une classe politique prise en otage par leurs comportements.
NDA